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Note d'intention

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Depuis l'emprisonnement adolescent par les images des réseaux sociaux et un détour pour fouiller les cours d'école et leurs espaces genrés-normés peu enclins au hors-cadre,

nous nous confrontons pour ce 3è volet du triptyque aux adultes.

Dans notre entourage nous observons depuis quelque temps déjà le désoeuvrement de notre propre génération quant aux pratiques relationnelles.

Que faire lorsque la séduction semble alors passer à l'arrière-plan, que notre vitalité diminue, lorsque la maladie montre les dents ou que tête et corps commencent à ne plus tout à fait marcher de pair ?  Lorsque l'autonomie s'amenuise et que la solitude nous guette ?

 

Les femmes ont beau avoir une espérance de vie plus longue que les hommes, elles vieillissent cependant plus tôt et sont encore souvent confrontées à la fuite d'un compagnon en quête d'un sursaut de jeunesse. Rares sont les couples en fin de vie.  Quant à la sexualité dans les EHPAD, il s'agit malheureusement bien souvent d'un tabou, tant la dépendance semble ramener les résident.e.s à un statut d'enfant.

 

S'y ajoute la question des maltraitances qui, selon les genres, ne s'exprime pas forcément de la même façon. Car l'accompagnement des personnes dépendantes n'est jamais simple qu'il s'agisse d'un accompagnant professionnel ou familial, voire du partenaire encore valide.

 

Il nous semble important de mettre le projecteur maintenant à l'endroit des tabous:

comment les genres pèsent dans la balance quand il s'agit des corps vieillissants ou malades. Avec le désir de nous laisser surprendre et de voir réduites en cendres nos propres certitudes.

Selon le choix de la période, nous serons plus ou moins avancés dans notre travail d'enquête.

Ainsi, une première partie de la résidence pourrait être partiellement consacrée à la collecte de matériau auprès d'un public 3è, voire 4è âge (dans une maison de retraite par exemple mais aussi avec des aidant.e.s familiaux. La 2è partie serait alors consacrée au travail de plateau.

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Nous aimerions pouvoir envisager cette forme pour l'espace public extérieur ou alors au sein d'une institution (du type maison de retraite par exemple).

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Comme pour les deux précédents volets,

nous partons du vécu des personnes à qui s'adresse le spectacle. Après deux années d'empêchement nous plongeons depuis le printemps 2023 dans l'océan du vieillissement avec les résident.e.s des Treilles, résidence Séniors du Groupe MBV en milieu rural. Nous dansons, chantons, écrivons, improvisons, enregistrons.

La question de la relation aux Autres, les émotions et les sentiments sont toujours présentes. Le besoin de toucher, d'être touché.e.s, d'éprouver également.

Avec un désir absolu de vivre et de se saisir de toute proposition donnée. L'évidence de ne pas plus avoir grand chose à perdre, y compris dans le regard des Autres.

Et pour nous la certitude de recevoir énormément : c'est direct, c'est brut, nous demande une capacité d'adaptation permanente, nous avançons à vue, tels des funambules... et entre rencontres et parfois disparations nous n'en sortons jamais indemnes.

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Une grande leçon d'humilité avec des moments de poésie pure que nous avons la chance de pouvoir saisir au vol.

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Linda Dorfers & Julien Peschot
 

Direction artistique